Interview de Jean Pierre AUBRY coordinateur du DU ingénierie en Santé Active 5231


 

M. AUBRY, tout n’a-t-il pas été déjà dit sur la santé ?

Il suffit d’écouter les conversations pour constater que la santé reste la principale préoccupation de nos contemporains. Mais ce terme si commun n’est pas compris de la même façon.

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Ainsi pour monsieur tout le monde, la santé est généralement comprise comme la capacité de bouger sans douleur avec son corps. C’est même devenu un droit, au nom duquel chacun peut faire ce qu’il veut, c’est-à-dire n’importe quoi. Par exemple, en cas de traumatisme violent, s’il n’a rien de cassé, il pense que c’est sans conséquence. Sa nourriture ? L’essentiel n’est-il pas de calmer sa faim ? Les stress : qui n’en n’a pas, alors quelle importance ? Les toxiques ? Si les produits sont en vente libre, c’est qu’ils ne sont pas dangereux, aussi pourquoi prendre des précautions, etc… etc… Malheureusement, ces idées reçues sont fausses.

Et si, d’erreur en erreur, notre homme souffre ou tombe malade, il consulte un médecin pour qui la santé est interprétée comme l’absence de maladies qu’il faut combattre. Notre « monsieur tout le monde », devenu « patient » suivra alors les traitements prescrits pour tenter de recouvrer la santé.

Mais les statistiques montrent que, bien que médecins et soins soient plus efficaces que jamais, les maladies de longue durée, les plus graves et les plus dangereuses, augmentent de manière exponentielle. La raison en est évidente : nous détériorons plus notre santé que les soins médicaux ne peuvent la rétablir. Conséquence : notre système de soins, basé sur cette « santé passive »  est dans le rouge et les charges sociales augmentent, ruinant notre économie.

Alors que proposez-vous ?

Il est nécessaire de faire comprendre que la santé n’est pas qu’un effet du hasard, mais qu’elle se détériore ou se construit au quotidien. Cette nouvelle démarche qui consiste à mieux agir sur les influences qui améliorent la santé se nomme « Santé Active ». C’est une démarche de bien-être, de bien vivre.  C'est comprendre, anticiper, s'informer pour devenir acteur de sa santé.

Pour mettre ce nouveau concept en pratique la CPAM de la Sarthe a entrepris depuis une dizaine d’années un coaching des assurés pour leur apprendre à mieux agir sur les paramètres qui conditionnent leur santé. Basé sur des partenariats avec des experts, des institutions, des associations, des professionnels de santé, les « Espaces et Clubs Santé Active » proposent des informations sur, par exemple, la manière de préserver son dos, d’aider les praticiens dans les soins, de cuisiner « santé », d’optimiser tonus et forme, etc… Résultat : les dépenses de soins de ce département ont été réduites d’1,3 million d’euros par an. (cf Le Monde du 23/07/2010).

Et pratiquement, cette « santé active »  ça fonctionne comment ?

Pour informer, un magazine est distribué gratuitement  trois fois par an et les assurés peuvent trouver de nombreuses informations utiles sur le site Internet : http://www.masanteactive.com. Pour comprendre, réagir face à un problème de santé, l'espace Santé Active est une agence dédiée à l’aide de chacun. Pour échanger et ouvrir le débat, les rendez-vous Santé Active sont des soirées conférences débat et les Forums Santé Active, qui attirent près de dix mille personnes, proposent, une année sur deux, 2 à 3 jours d'animations sur un grand thème de santé.

Les clubs Santé Active, qui vont bientôt se créer dans tous les départements, proposent des services pour agir efficacement sur sa santé : lettre d’information, profil santé pour suivre l’évolution de consommation de soins, bilan nutrition, coaching santé, etc.

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Et donc le DU que vous proposez est dans le prolongement de cette action ?

Oui, pour former patients, praticiens et cadres de santé à cette nouvelle approche de santé qui consiste à mieux analyser et agir sur les déterminants de santé, l’Assurance maladie et l’Université du Maine ouvrent un DU d’Ingénierie en Santé Active afin de former les futurs cadres et spécialistes consultants en santé active. Ils recevront une formation de haut niveau les rendant aptes à exercer cette nouvelle fonction indispensable pour réorienter de manière positive notre système de soins et notre santé.

Mais quel intérêt pour les pharmaciens ou préparateurs ?

Améliorer la qualité de conseil au comptoir, ouvrir l’interrogatoire grâce à une autre vision.
Une toux persistante ne pourrait-elle pas trouver son origine dans l’inhalation de fumées toxiques ?
Résultat de la combustion de déchets à base de polystyrène ou de matières plastiques ajoutées à un feu de broussailles ce patient a peut-être inhalé des fumées contenant de la dioxine ou autres composés chlorés. Sa toux étant liée à une intoxication, non à une infection d’origine virale ou bactérienne, l’usage de quelques plantes riches en polyphénols aideront à la détoxication et complèteront utilement les autres remèdes. Ce qui permettra la cessation rapide de la toux.

Cet autre patient venant vous demander conseil pour des douleurs diffuses depuis quelques semaines et une fatigue inhabituelle. A l’issu d’un bref interrogatoire vous apprenez qu’il souffre, se sent raide et fatigué depuis qu’il a bricolé, poncé et utilisé solvants et vitrificateurs. Là encore, visiblement des toxiques sont en cause. Votre conseil, en complément d’une nouvelle consultation médicale bien entendu, sera quelques plantes drainantes et de la vitamine C dont les pouvoirs de détoxication sont connus. Mais surtout, vous lui conseillerez de mieux se protéger en utilisant un masque à cartouches, la prochaine fois !

Dans un autre domaine cette jeune femme pressée se plaint d’être anormalement fatiguée, déprimée et souffre de douleurs, troubles du sommeil et hormonaux depuis quelques mois en dépit des traitements suivis. Au cours de la discussion vous abordez la manière dont elle se nourrit. Peut-être se nourrit-elle mal : pizza, tartiflette ou plateau de charcuterie en excès peuvent aboutir à une carence en AGE. Et lui conseillant de reconsulter son généraliste, un nutritionniste ou une diététicienne, vous pourrez lui conseiller de compléter son alimentation en fruits, légumes et aliments riches en vitamines B, AGE et lui proposer du tryptophane, précurseur de la sérotonine. Sans oublier une bonne marche le soir. Très vite, en modifiant ces paramètres de santé active, elle se sentira mieux.

Autre exemple : ce jeune homme, d’allure sportive, vient vous demander des plantes car il n’arrive plus à dormir depuis son aménagement dans son nouvel appartement. En l’interrogeant vous apprenez que lorsqu’il va chez ses parents ou des amis il dort très bien. Ses troubles du sommeil sont donc clairement liés à son lieu d’habitation. Un bilan électromagnétique de l’appartement nous montrerait probablement un niveau de CEM trop élevés nuisible à une bonne récupération et un bon sommeil, surtout s’il dort sur un lit à cadre métallique. Par un ensemble de conseils appropriés vous fidéliserez votre patientèle.

Dernier exemple : vous constatez que les bébés dans leurs landaus pleurent souvent dans votre officine, en attendant que la maman soit servie. Peut-être ces cris sont-ils dus à votre éclairage zénithal à base d’halogènes. Les bébés ne peuvent faire autrement que d’avoir pendant de longues minutes, cet éclairage violent dans les yeux. La santé active, c’est de rendre ces éclairages indirects.

En étudiant des déterminants de santé tels que la nutrition, la pratique d’une activité physique adaptée, les facteurs d’environnement : toxiques, gestion du stress, etc., en améliorant la pertinence de son discours en éducation de la santé, en éducation thérapeutique, etc. le titulaire de ce DU s’ouvrira de nouvelles perspectives et une autre écoute de la part de ses patients.

Quel est le profil des postulants à cette formation ?

Le niveau requis est de Bac + 3. Il est ouvert aux professions de santé sur titres : médecins, pharmaciens, sages-femmes, ostéopathes, kinés, infirmiers, etc… L’accès de la formation aux cadres d’organismes ou d’association de santé,  aux candidats non praticiens mais ayant une expérience dans le domaine de la santé est possible après étude de dossier. 

Et la formation s’organise comment ?

Elle s’articule en six sessions de trois jours à raison d’une session par mois. Cette formation peut être prise en charge en partie ou totalité au titre de la formation continue.

Est-il encore possible de s’inscrire pour cette session ?

Oui il reste encore quelques places disponibles, mais ça devient urgent. Vos lecteurs pourront obtenir toutes les informations utiles auprès de Sylvain DURAND à l’adresse suivante :

UNIVERSITE du MAINE-UFR Sciences et Techniques-Département STAPS

Avenue Olivier Messiaen

72085 LE MANS Cedex 09

Renseignements et Inscriptions : 02 43 83 27 94

Mail : sylvain.durand@univ-lemans.fr

INFORMATIONS SUR LE SITE DE LA FACULTE


FrancisFrancis Publié le : Vendredi 15 octobre 2010 @ 13:21:12

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